Dans un village, six femmes et un jeune homme ont disparu… Et une chose est sûre : ces personnes dérangeaient le village. Il fallait qu’elles disparaissent.

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Nous avons découvert ce premier spectacle de Pierrick De Luca – auteur et metteur en scène – lors du festival Factory à Liège. Le programmer à Découvrez-vous ¡ nous a semblé évident : Pierrick a grandi à Lustin, et ce projet s’ancre profondément dans ce territoire, entre souvenirs personnels, figures locales et dynamiques villageoises finement observées. Voilà pourquoi nous avons ajouté un quatrième jour à cette sixième édition – une sorte d’avant-première ou soirée spéciale – qui permet à ce spectacle de rencontrer son public en toute intimité.

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Pour commencer, un verre de porto est proposé en début de représentation, histoire de nous mettre à l’aise. Accompagné de Zoé Kovacs, co-créatrice et partenaire de scène, Pierrick De Luca donne vie à tout un village avec trois fois rien : une table, un ordinateur, un vidéoprojecteur et quelques enceintes suffisent pour faire surgir une galerie de personnages, drôles, attachants, parfois cruels. La mise en scène est inventive, directe et pleine d’humour.

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Le titre La Salope du village est frontal, oui. Mais il vient nommer une réalité trop souvent passée sous silence. À l’origine du spectacle, qui ose parler ouvertement de sexualité sans jamais tomber dans la vulgarité, une question demeure : Pourquoi, encore aujourd’hui, une femme qui assume sa sexualité est-elle aussitôt stigmatisée ?

Pourquoi ce mot — « salope » — continue-t-il de circuler, y compris dans la bouche de celles et ceux qui se disent tolérant·e·s ?

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Et pourquoi n’existe-t-il pas d’équivalent masculin ? Dom Juan, dragueur, tombeur : on en sourit. Elle, on la juge.

Sous forme d’une enquête minutieuse et décalée, le spectacle explore cette violence sociale qui se cache dans les regards, les jugements, les silences. Il nous invite à changer de perspective, sans jamais céder au moralisme ni au jugement. C’est un théâtre lucide, joyeux, nécessaire, qui parle de genre, de désir, du patriarcat, de territoire, et surtout de celles et ceux qu’on a trop vite désignées du doigt.

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Une force d’évocation impressionnante. À ne pas rater !